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Santé : l'OCDE nous livre son panorama
( 30/11/2025 )
L’édition 2025 du Panorama de la santé, édité par l'OCDE vient de paraitre. Il nous livre un focus intéressant sur les maladies respiratoires, leurs causes, leur incidence et leur impact sur les populations des 38 pays membres de l'organisation.
Le Panorama de la santé 2025 présente des comparaisons entre les pays de l’OCDE pour chaque composante. Il se structure en dix chapitres. Le premier dresse un état des lieux de la santé et du fonctionnement des systèmes de santé, en s’appuyant sur un sous-ensemble d’indicateurs clés du rapport. Les huit chapitres suivants présentent ensuite des comparaisons détaillées entre pays sur divers indicateurs de la santé et des systèmes de santé.
Des enjeux de santé majeurs subsistent
• L’espérance de vie s’est redressée et est désormais orientée à la hausse. En 2023, elle s’élevait à 81.1 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE.
• Au total, plus de 3 millions de décès prématurés auraient pu être évités en 2023 chez les moins de 75 ans au prix d’un renforcement des actions de prévention et de soin.
• Les principales causes d’années potentielles de vie perdues sont les causes externes (dont le suicide, les accidents et la violence) pour les hommes, alors qu’il s’agit du cancer pour les femmes.
• Parmi les usagers des soins primaires âgés de 45 ans et plus, 82 % déclarent souffrir d’au moins une maladie chronique, et 52 % de deux maladies chroniques ou plus en moyenne dans les pays de l’OCDE participant à l’Enquête fondée sur les déclarations des patients.
• Les troubles de la santé mentale demeurent problématiques, en particulier chez les jeunes.
Le rôle central à la prévention
• La lutte contre les facteurs de risque pour la santé tout au long de la vie est la clé pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé à long terme, et ce à moindre coût. Pourtant, les taux d’obésité continuent d’augmenter dans plus de quatre cinquièmes des pays de l’OCDE, 54 % des adultes en moyenne étant en surpoids ou, pour 19 % d’entre eux, obèses. La consommation nocive d’alcool est préoccupante. Les taux de
tabagisme ont diminué, mais 15 % des adultes continuent de fumer quotidiennement, et les taux de vapotage sont en hausse.
Baisse du tabagisme
Le tabagisme est à l’origine de nombreuses maladies, notamment cancers et maladies cardiovasculaires et respiratoires. Dans les pays de l’OCDE, 14.8 % des personnes âgées de 15 ans et plus fumaient quotidiennement en 2023. Le pourcentage le plus élevé de fumeurs quotidiens est observé en Türkiye, en Hongrie et en Grèce, où au moins une personne sur quatre fume chaque jour. L’Islande et le Costa Rica affichent le pourcentage de fumeurs quotidiens le plus faible (6 % ou moins). Le taux de tabagisme a diminué dans la plupart des pays au cours des dix dernières années, avec une réduction moyenne de 26 % depuis 2013.
Depuis une dizaine d’années, le tabagisme suit une courbe descendante dans la plupart des pays de l’OCDE, tandis que le vapotage progresse dans le sens inverse. Le tabagisme n’en continue cependant pas moins de poser un sérieux problème de santé publique, puisqu’il est l’une des premières causes de cancers et de maladies cardiovasculaires, respiratoires et autres. En 2022, le nombre de décès d’adultes causés par le
tabagisme dans les pays de l’OCDE était estimé à 1.25 million (IHME, 2025[1]).
De nombreux efforts ont été déployés à l’échelle mondiale pour réduire les taux de tabagisme et prévenir l’initiation tabagique. Une majorité de pays de l’OCDE sont parvenus à un stade avancé de la mise en oeuvre de mesures clés de contrôle du tabagisme, en particulier la taxation du tabac et l’apposition de messages sanitaires sur les emballages.
La pollution atmosphérique n’est pas seulement une grave menace pour l’environnement, elle entraîne aussi un large éventail de résultats nuisibles en matière de santé. Selon les projections de l’OCDE, la pollution de l’air (extérieur) pourrait entraîner de 6 à 9 millions de décès prématurés par an, à l’échelle mondiale, d’ici à 2060. L’exposition à la pollution atmosphérique a diminué au fil du temps dans la plupart des pays, mais seul un pays, la Finlande, atteint des niveaux de pollution par les PM2.5 inférieurs aux recommandations de l’OMS relatives à la qualité de l’air (5 μg par m3).
Décès par cause
En 2023, près de 13 millions de personnes sont décédées dans les pays de l’OCDE. Dans 36 pays de l’OCDE, en 2023, plus de 3 millions de décès auraient pu être évités chez les moins de 75 ans. Les principales causes de mortalité varient selon les catégories socioéconomiques, les maladies les plus évitables étant celles où l’on observe des disparités sociales généralement plus marquées. Par exemple, les personnes les moins instruites sont celles qui sont les plus susceptibles de fumer dans la plupart des pays de l’OCDE, ce qui accroît le risque de développer des cancers et des maladies de l’appareil respiratoire.
Un décès sur cinq était dû au cancer dans les pays de l’OCDE, en particulier au cancer du poumon, du côlon-rectum, du pancréas, du sein et de la prostate. Les maladies respiratoires comptaient pour 9 % des décès, causés principalement par la broncopneumopathie chronique obstructive (BPCO) (3 %) et la pneumonie (3 %). La BPCO et le cancer du poumon sont associés à des facteurs de risque évitables, en particulier le tabagisme, mais aussi l’exposition professionnelle aux poussières, vapeurs et produits chimiques ainsi qu’à la pollution atmosphérique.